Utilisation du score de risque de cycle cellulaire pour prédire les bénéfices de la thérapie de privation d'androgènes ajoutée à la radiothérapie chez les patients atteints d'un cancer de la prostate nouvellement diagnostiqué
Utilisation de l’évaluation du risque de cycle cellulaire pour prédire les bénéfices de la radiothérapie combinée à l’ADT chez les patients nouvellement diagnostiqués avec un cancer de la prostate
Introduction
Le cancer de la prostate est l’un des cancers les plus courants chez les hommes dans le monde. En termes de traitement, le cancer localisé de la prostate est souvent traité principalement par radiothérapie (RT). Cependant, l’efficacité de la RT seule est souvent insuffisante, notamment pour les patients à risque moyen ou élevé. Les directives des experts recommandent dans certains cas de combiner le traitement de privation androgénique (ADT) avec la RT pour améliorer les résultats du traitement. Cependant, l’ADT est souvent associée à des effets secondaires tels que bouffées de chaleur, fatigue, dysfonctionnement sexuel, perte osseuse, changements cognitifs et risque cardiovasculaire, pouvant affecter la qualité de vie des patients sur le long terme. Par conséquent, comment équilibrer les risques et les bénéfices de l’ADT et proposer un plan de traitement personnalisé est une question d’intérêt commun pour les cliniciens et les patients.
Les avancées en génomique offrent de nouvelles possibilités pour les traitements personnalisés. Cet article décrit un modèle mathématique capable de prédire le risque de métastase à dix ans avec un traitement combiné ADT et RT basé sur l’évaluation du risque de cycle cellulaire (CCR) spécifique à chaque patient, fournissant des indications importantes aux patients atteints de cancer de la prostate et à leurs médecins lorsqu’ils envisagent de renforcer le traitement.
Sources de l’étude
Cette étude a été menée par Jonathan D. Tward (MD, PhD) et son équipe, les principaux participants incluent également Lauren Lenz (MS), Alexander Gutin (PhD), Wyatt Clegg (MS), Chelsea R. Kasten (PhD), Robert Finch (MS, CGC), Todd Cohen (MD), Jeff Michalski (MD) et Amar U. Kishan (MD). L’article de recherche a été accepté le 21 mars 2024 et publié le 15 mai 2024 dans le journal JCO Precision Oncology (DOI: https://doi.org/10.1200/po.23.00722).
Processus de l’étude
Ensemble de données
Cette étude a utilisé les données de deux cohortes de patients atteints de cancer de la prostate: 1. Cohorte de traitement par RT seule : composée de 467 patients issus de deux études de cohorte rétrospectives déjà publiées. 2. Cohorte clinique : incluant 56 485 patients ayant subi le test Prolaris entre le 1er janvier 2020 et le 31 octobre 2022.
Sujets de l’étude et processus
Dans la cohorte de traitement par RT seule, les scores CCP et d’autres données cliniques des sujets de l’étude ont été enregistrés et résumés. Le test Prolaris détecte l’extraction d’ARN et l’expression génique pour calculer le score de cycle cellulaire (CCP). En combinant les scores CCP et les scores d’évaluation des risques du cancer de la prostate de l’UCSF, nous obtenons le score CCR.
Méthodes statistiques
En utilisant un modèle de risques proportionnels de Cox spécifique à la causalité, le risque de métastase à dix ans avec RT seule a été prédit, puis les bénéfices relatifs de l’ajout de l’ADT ont été estimés en utilisant les règles basées sur des essais randomisés. En outre, des intervalles de confiance ont été générés par des méthodes de simulation et les valeurs ARR (réduction absolue du risque) et NNT (nombre nécessaire à traiter) ont été calculées.
Principaux résultats
Les résultats de l’étude montrent que les patients atteints de cancer de la prostate ayant un score CCR plus élevé bénéficient davantage de l’ajout de l’ADT à la RT en termes de réduction absolue du risque. Par exemple, lorsqu’un score CCR est de 3.690, l’ajout d’ADT peut réduire le risque absolu de 17.1 %, avec un NNT de seulement 6, c’est-à-dire que le traitement de 6 patients permet de prévenir la métastase d’un patient en dix ans. À l’inverse, pour les patients avec un score CCR inférieur à 2.112, le bénéfice moyen de l’ajout de l’ADT est de 0.86 %, avec un NNT de 116.
Conclusion et signification
Grâce aux scores CCR, il est possible de fournir une prédiction précise du risque de métastase chez les patients atteints de cancer de la prostate, guidant la nécessité d’intensifier le traitement. Cette prédiction personnalisée prouve qu’avec des scores CCR dépassant un certain seuil (comme 2.112), l’ajout de l’ADT réduit significativement le risque de métastase à dix ans. Cette méthode aide non seulement les cliniciens et les patients à prendre des décisions thérapeutiques plus éclairées, mais permet également d’éliminer les recommandations de traitement basées uniquement sur les données de groupe au lieu des risques individuels dans les décisions partagées.
Points forts de l’étude
- Évaluation personnalisée des risques : C’est la première fois qu’un modèle mathématique combine les scores CCR et les bénéfices relatifs du traitement par ADT, prédisant de manière personnalisée le risque de métastase à dix ans.
- Validation des valeurs seuil : L’étude a validé les valeurs seuil des scores CCR, et lorsque ces valeurs sont dépassées, le traitement combiné ADT et RT réduit significativement le risque de métastase.
- Support de données : Une analyse détaillée basée sur un grand ensemble de données cliniques rétrospectives assure la fiabilité et la généralisabilité des résultats.
Limites et directions de recherche futures
La principale limite de l’étude réside dans le fait que l’estimation des risques provient de données rétrospectives, en particulier pour les patients à haut risque ; les décisions doivent être prises avec précaution. En outre, le modèle suppose que la relation entre les scores CCR et la réponse à l’ADT est constante, ce qui peut être amélioré et validé par des ensembles de données indépendants à l’avenir.
Résumé
L’évaluation personnalisée des risques par les scores CCR fournit des indications claires de traitement pour les patients atteints de cancer de la prostate, aidant à équilibrer les risques et les bénéfices dans leurs choix thérapeutiques, augmentant ainsi la précision et l’efficacité des décisions cliniques. Cette étude non seulement apporte de nouvelles idées pour l’application de la médecine personnalisée dans le traitement du cancer de la prostate, mais prouve également le potentiel énorme de la génomique dans la pratique clinique.