Le récepteur du peptide 1 de type glucagon est une molécule de co-stimulation négative des cellules T

Le rôle de GLP-1R dans les cellules T et ses mécanismes de régulation de l’immunité contre la transplantation et contre la tumeur

Contexte académique

Le récepteur du peptide-1 de type glucagon (GLP-1R) est connu comme étant un régulateur clé du métabolisme du glucose, principalement exprimé dans les cellules β du pancréas. Des recherches antérieures ont clairement montré que les agonistes du GLP-1R ont un effet significatif sur la réduction des complications sévères du diabète, telles que les événements cardiovasculaires et la néphropathie diabétique. Cependant, une littérature croissante suggère que GLP-1R pourrait également jouer un rôle important dans la régulation du système immunitaire. Par exemple, son ARNm est exprimé dans de nombreux groupes de cellules immunitaires, y compris les cellules dendritiques et les lymphocytes T, bien que sa fonction immunitaire spécifique ne soit pas encore entièrement élucidée. Le but de cette étude est d’explorer en profondeur le rôle de GLP-1R dans les lymphocytes T, en particulier dans l’immunité de transplantation et l’immunité contre les tumeurs.

Origine de l’étude

Cette étude est rédigée par Moufida Ben Nasr, Vera Usuelli, Sergio Dellepiane, et plusieurs autres scientifiques. Les chercheurs de l’équipe sont issus de plusieurs institutions de recherche de premier plan, comme l’Université de Milan en Italie, l’hôpital pour enfants de Boston et la faculté de médecine de Harvard. L’article a été publié le 4 juin 2024 dans « Cell Metabolism », une revue de renom éditée par Elsevier.

Processus de recherche

Flux de travail de l’étude

  1. Sujets et méthodes de l’étude : Cette étude a utilisé des cellules T CD4+ et CD8+ provenant de souris C57BL/6, en évaluant de manière exhaustive les niveaux d’expression de GLP-1R dans ces cellules par différentes techniques. Pour confirmer la spécificité de ces expressions, des amorces cibles de 334 pb pour le gène GLP-1R ont été conçues, et des méthodes comme la PCR et le séquençage Sanger ont été utilisées pour la vérification.

  2. Immunohistochimie et séquençage de l’ARN monocellulaire : L’immunohistochimie et le séquençage de l’ARN monocellulaire (scRNA-seq) ont été utilisés pour analyser les cellules T CD3+ positives et négatives pour GLP-1R dans la rate et le cœur des souris transplantées, dévoilant des différences moléculaires et fonctionnelles entre elles.

  3. Analyse protéomique : L’interaction spécifique des protéines avec GLP-1R dans les cellules T CD3+ a été identifiée par analyse de spectrométrie de masse et une évaluation relative de ces protéines a été effectuée.

  4. Expériences fonctionnelles : Plusieurs expériences ont été menées, notamment des tests de prolifération, d’apoptose et de capacité de migration des cellules T, ainsi que des analyses des taux de consommation d’oxygène et des paramètres de glycolyse, afin d’évaluer le rôle fonctionnel du GLP-1R dans les cellules T.

Principaux résultats de l’étude

  1. Expression de GLP-1R dans les cellules T : Les résultats expérimentaux ont montré que GLP-1R est exprimé dans les cellules T CD4+ et CD8+ des souris et des humains, et que son expression augmente significativement lors des réactions allergiques post-transplantation. À l’instar de PD-1, ces cellules T positives pour GLP-1R sont principalement composées de cellules T CD8+ épuisées.

  2. Rôle régulateur négatif de GLP-1R : GLP-1R agit comme une molécule de co-stimulation négative dans les cellules T, sa signalisation pouvant prolonger la survie de la greffe, atténuer les réactions de la maladie du greffon contre l’hôte (GVHD) et réduire l’infiltration des lymphocytes T dans le greffon. De plus, les antagonistes de GLP-1R peuvent déclencher une réponse immunitaire antitumorale dans un modèle murin de cancer colorectal.

  3. Expériences de gain et de perte de fonction génique : Grâce à des expériences de gain de fonction (surexpression du gène GLP-1R) et de perte de fonction (suppression du GLP-1R), la régulation de GLP-1R dans les cellules T a été confirmée. Les expériences de perte de fonction ont montré que l’absence de GLP-1R accélère le rejet de la greffe cardiaque, augmentant le degré d’infiltration et de fibrose des cellules T CD3+ et CD8+.

Conclusion

Cette étude révèle pour la première fois de manière systématique le rôle régulateur de GLP-1R dans les cellules T, confirmant qu’il s’agit d’une molécule de co-stimulation négative. La signalisation GLP-1R, par le biais de la prolongation de la survie de la greffe et de la réduction de la réaction du greffon contre l’hôte, montre un effet régulateur immunitaire significatif. De plus, ses antagonistes ont montré une capacité potentielle à activer l’immunité antitumorale. Ces découvertes posent les bases de l’application clinique future des antagonistes de GLP-1R en tant qu’inhibiteurs des points de contrôle immunitaires pour stimuler l’immunité antitumorale, tout en offrant une nouvelle perspective sur l’usage des agonistes de GLP-1R dans l’immunité de transplantation.

Points forts de la recherche

  1. Fonction régulatrice immunitaire de GLP-1R : Cette étude révèle que GLP-1R joue un rôle important non seulement dans la régulation métabolique mais aussi dans le système immunitaire.

  2. Application des technologies : L’utilisation massive de technologies avancées telles que le séquençage de l’ARN monocellulaire, l’immunohistochimie et l’analyse par spectrométrie de masse fournit une garantie solide pour l’exactitude et la fiabilité des résultats.

  3. Potentiel d’application clinique : Les résultats de cette étude fournissent une base de preuves pour l’application potentielle des antagonistes de GLP-1R dans l’immunothérapie du cancer, tout en révélant les applications possibles des agonistes de GLP-1R dans la régulation de l’immunité de transplantation.

Limites de l’étude

Bien que l’étude ait révélé le rôle clé de GLP-1R dans la régulation des cellules T, en raison de l’expression généralisée de GLP-1R dans les tissus, certains des effets observés pourraient ne pas être entièrement attribuables aux cellules T. De plus, dans le modèle tumoral, un seul type de modèle de cancer murin a été testé et il est nécessaire de vérifier son applicabilité et sa reproductibilité dans d’autres types de cancers.

Conclusion

Grâce à des expériences détaillées et une diversité d’approches technologiques, cette étude a analysé de manière exhaustive l’expression et la fonction de GLP-1R dans les cellules T, révélant son rôle important en tant que molécule de co-stimulation négative dans la régulation des réponses immunitaires. Elle offre une nouvelle perspective pour l’application des médicaments liés à GLP-1R dans l’immunothérapie clinique.