Associations neuroanatomiques et pronostiques de la dépression dans la maladie de Parkinson
Il s’agit d’une grande étude de cohorte prospective sur la dépression chez les patients atteints de la maladie de parkinson (PD). Les chercheurs ont utilisé les données de la vaste cohorte de la Biobank britannique pour étudier la corrélation temporelle entre la dépression et l’apparition de la maladie de parkinson, la relation entre la dépression et la structure des régions cérébrales des patients atteints de la maladie de parkinson, et l’impact de la dépression sur le dommage cognitif et la survie des patients atteints de la maladie de parkinson.
Contexte :
La dépression a été rapportée comme un facteur de risque, un symptôme prodromique et une complication ultérieure de la PD. Cependant, la relation temporelle exacte entre la dépression et l’apparition de la PD, ainsi que l’impact de la dépression sur le pronostic des patients atteints de PD, n’ont pas encore été suffisamment étudiés.
Sources de l’étude :
Cette étude a été rédigée par James B. Bardonnoch et al., les auteurs appartenant au Centre de neurologie préventive de la Queen Mary University of London, à l’Institut de psychiatrie, psychologie et neurosciences du King’s College, et à l’École clinique de l’Université de Cambridge. Cette recherche a été publiée en 2024 dans le Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry.
Procédé de l’étude :
a) Sujets de l’étude : 434 023 participants de l’UK Biobank, avec un suivi moyen de 14,1 ans. Les chercheurs ont utilisé des modèles de régression multivariée pour analyser l’association entre la dépression et le risque de développer une PD ; des modèles paramétriques flexibles pour évaluer la relation temporelle entre le diagnostic de dépression et celui de la PD ; et des analyses de régression linéaire multiple pour analyser la relation entre la sévérité de la dépression et le volume de la matière grise dans différentes régions cérébrales chez les patients atteints de PD.
b) Principaux résultats : Parmi les 2632 patients atteints de PD, 20,5 % avaient reçu un diagnostic de dépression. Le diagnostic de dépression était associé à un risque accru de développer une PD (rapport de risque 1,53) ; la prévalence de la dépression augmentait 10 ans avant le diagnostic de PD et continuait à augmenter après. La sévérité de la dépression était associée à une réduction du volume de la matière grise dans les structures sous-corticales comme l’hippocampe et l’amygdale, ainsi que dans certaines régions corticales.
c) Chez les patients atteints de PD : la dépression avant le diagnostic de PD était associée à un risque accru de démence ultérieure (rapport de risque 1,47) et à un risque accru de mortalité toutes causes confondues (rapport de risque 1,30).
d) Points forts de l’étude : L’étude a clarifié le modèle temporel de la dépression avant et après le début de la PD, a révélé la relation entre la dépression et les dommages aux structures cérébrales chez les patients atteints de PD, et a découvert que la dépression pourrait être un marqueur de mauvais pronostic chez ces patients.
e) Valeur de l’étude : L’étude offre des preuves prospectives à grande échelle de l’importance clinique de la dépression chez les patients atteints de PD, et aide à mieux évaluer la fonction cognitive et le pronostic des patients.
Conclusion :
Cette étude prospective de grande envergure montre que la dépression est étroitement liée à l’apparition de la PD et s’accompagne d’une réduction du volume de la matière grise dans les régions corticales et sous-corticales du cerveau. La dépression avant le diagnostic de PD pourrait indiquer un risque accru de démence et de mortalité, ce qui souligne l’importance de la gestion stratifiée et de l’évaluation pronostique individualisée chez les patients atteints de PD.