La posologie et la durée du sevrage des corticostéroïdes oraux au début de la maladie associée aux anticorps anti-glycoprotéine de la myéline et des oligodendrocytes influencent le temps jusqu'à la première rechute

Introduction:

Le MOGAD est une maladie démyélinisante associée à des anticorps unique. Elle se manifeste fréquemment par une névrite optique bilatérale ou récurrente, une myélite transverse chez les enfants, et parfois par une encéphalomyélite aiguë disséminée. Les épisodes de MOGAD répondent souvent très bien aux corticostéroïdes, mais une exposition à long terme à ces médicaments peut entraîner des effets indésirables sur la santé neuropsychiatrique, métabolique et osseuse. Par conséquent, il est crucial de déterminer le schéma thérapeutique approprié avec les corticostéroïdes lors des premières crises pour retarder le temps de la première récidive tout en minimisant l’exposition cumulative aux corticostéroïdes. Cependant, il existe actuellement des divergences d’opinion entre cliniciens sur le meilleur schéma thérapeutique pour les premières crises.

Sujets et méthodes de l’étude:

L’étude a inclus 109 patients MOGAD (62 femmes, 41 enfants au début, âge médian au début de 26 ans) de 24 centres en Australie entre juillet 2009 et août 2023. Une analyse du modèle de risques proportionnels de Cox a été effectuée pour explorer la relation entre la dose de prednisone orale et le temps jusqu’à la première récidive après une attaque MOGAD. Des courbes de Simon-Makuch et Kaplan-Meier ont été tracées pour déterminer le meilleur schéma posologique.

Principaux résultats:

  1. Dans le modèle multivariable, chaque augmentation de 1 mg/jour de prednisone était associée à une réduction de 3,7% du risque de récidive (IC 95% 0,8%-6,6%, p=0,014).
  2. Une dose de ≥12,5 mg/jour (0,16 mg/kg/jour pour les enfants) était associée à une réduction de 79% du risque de récidive (HR 0,21, IC 95% 0,07-0,6, p=0,0036).
  3. Maintenir une dose de prednisone ≥12,5 mg/jour pendant au moins 3 mois après l’attaque était associé à une réduction de 88% du risque de récidive (HR 0,12, IC 95% 0,03-0,44, p=0,0012).
  4. Les patients suivant ces doses recommandées n’ont pas présenté d’effets indésirables de grade ≥3.
  5. Cette dose accumulée peut être inférieure à 5000 mg en 3 mois, réduisant le risque d’exposition à des corticostéroïdes à haute dose pour les récidives ultérieures.

Conclusion:

Lors des premières crises de MOGAD, il est recommandé pour les adultes une dose quotidienne de 12,5 mg de prednisone (0,16 mg/kg/jour pour les enfants) pendant au moins 3 mois, ce qui peut retarder significativement le temps de la première récidive avec un risque d’exposition aux corticostéroïdes contrôlé. Cette étude fournit une base de preuves pour le meilleur schéma thérapeutique à base de corticostéroïdes au début du MOGAD.

Source de l’étude:

Cette étude a été réalisée par le Professeur associé Sudarshini Ramanathan et le Professeur Tomas Kalincik de l’Université de Sydney, publiée dans le Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry en 2024. Le premier auteur est Benjamin P Trewin, le correspondant est le Professeur associé Sudarshini Ramanathan.

Workflow de l’étude:

  1. Revue rétrospective de 109 patients MOGAD de 24 centres australiens.
  2. Collecte de données détaillées sur les patients concernant les cliniques, les traitements (y compris les doses et les durées) et les résultats, avec un suivi minimum de 12 mois.
  3. Les patients ont été divisés en groupes enfants (≤16 ans) et adultes. Les doses de corticostéroïdes intraveineux et oraux ont été converties en doses équivalentes pour adultes.
  4. La dose quotidienne de corticostéroïdes oraux était la variable indépendante, et le temps jusqu’à la première récidive (TTFR) était la variable dépendante pour l’analyse de la corrélation, avec des courbes de survie de Simon-Makuch déterminant le seuil de dose efficace minimale.
  5. Les patients ont été divisés en 4 groupes selon la durée de maintien de la dose seuil après l’attaque initiale, avec des analyses Kaplan-Meier et des modèles de Cox pour déterminer la durée minimale de maintien de la dose seuil.
  6. Analyse des taux de récidive et de la proportion de patients développant une maladie sans récurrence en utilisant la dose recommandée.
  7. Recensement des effets indésirables.

Signification de l’étude:

  1. Cette étude fournit pour la première fois des recommandations basées sur des preuves pour la dose et la durée des corticostéroïdes oraux au début des crises de MOGAD.
  2. Il a été démontré que l’administration d’une dose suffisante et pendant une durée adéquate de corticostéroïdes oraux lors des premières crises peut retarder significativement la première récidive et augmenter la probabilité de maintien d’une maladie monophasique.
  3. On a également pris en compte les risques d’effets indésirables liés à une surdose cumulative.
  4. Cette étude constitue une base importante pour améliorer le traitement initial et le pronostic à long terme des patients MOGAD, enfants et adultes.

Caractéristiques de l’étude:

  1. Échantillonnage de grande taille, incluant des cas d’enfants et d’adultes.
  2. Exploration de la relation quantitative entre la dose et la durée des corticostéroïdes oraux et le temps de la première récidive.
  3. Recommandations posologiques basées sur des preuves.
  4. Prise en compte des compromis entre dose cumulative et risque d’effets indésirables.
  5. Étude rétrospective multicentrique contribuant à la généralisation des résultats.