Actionnabilité et adoption familiale suite au dépistage génomique opportuniste dans une cohorte de cancer pédiatrique

Étude de faisabilité du dépistage génomique opportuniste chez les patients pédiatriques atteints de cancer et de l’acceptabilité familiale

Contexte de l’étude
Avec le développement et l’application de la médecine génomique, les soins aux patients atteints de maladies graves sont progressivement optimisés. En particulier dans le domaine du cancer pédiatrique, les tests ADN du génome entier sont devenus un moyen important de gestion des patients. Un travail de suivi axé sur l’étude Cobblestone a examiné l’impact médical du dépistage génomique opportuniste (DGO) dans ce groupe de patients et leurs proches. L’étude a quantifié l’actionnabilité et l’acceptabilité des tests en cascade sur une période de temps après la divulgation des résultats du DGO. L’étude a révélé que des découvertes secondaires ont été rapportées chez 19595 (3,2%) des patients, principalement liées à des gènes associés aux maladies cardiovasculaires et lipidiques.

Source de l’étude
Cette équipe de recherche est composée de plusieurs experts, dont Sophia Hammer-Hansen 1, Ulrik Stoltze 1,2, Emil Bartels 3,4, représentant divers départements de l’hôpital universitaire de Copenhague Rigshospitalet au Danemark. L’étude a été publiée en 2024 dans le “European Journal of Human Genetics” et est disponible en ligne via le DOI 10.1038/s41431-024-01618-7.

Détails de l’étude
a) Processus de recherche
Cette étude prospective multicentrique de séquençage génomique, nommée STAGING, a inclus des enfants de moins de 18 ans diagnostiqués avec tout type de cancer ou tumeur du système nerveux central à partir du 1er janvier 2017. Après avoir reçu des découvertes génétiques actionnables, les patients ont bénéficié d’un conseil génétique approfondi et de l’orientation d’experts pertinents. VarSeq (Golden Helix) a été utilisé pour l’annotation et le filtrage des variants. Tous les variants ont été considérés pour le codage, l’épissage et les scores alléliques variants. De plus, les variants ont été évalués selon les directives de l’ACMG, avec une méthodologie détaillée décrite dans les méthodes supplémentaires.

b) Principaux résultats
Parmi les 19 découvertes secondaires, 7 ont été classées comme PV et 12 comme LPV. Les gènes et maladies impliqués comprennent LDLR et APOB (liés aux troubles lipidiques), ainsi que DSG2 et MYBPC3 (liés aux cardiomyopathies). Dans le suivi des patients et des familles, il a été constaté que dans la plupart des cas, des plans de suivi régulier et de traitement médical ont été établis, mais sans procédures invasives ni implantation de dispositifs médicaux.

c) Conclusions et signification de l’étude
Le dépistage génomique opportuniste est applicable aux patients pédiatriques atteints de cancer et à leurs familles, avec un impact étendu sur les membres de la famille. La réalisation de ce type de dépistage peut efficacement aider au diagnostic et à la gestion des maladies connexes, mais il est également nécessaire de prêter attention à l’interprétation correcte des variations génétiques et à la considération des impacts psychologiques potentiels.

d) Points forts de l’étude
Cette étude révèle l’application pratique du dépistage génomique opportuniste dans les soins de routine et son impact sur les besoins en soins de santé. Elle apporte une nouvelle perspective sur l’innovation pratique apportée par le dépistage basé sur le génotype et les besoins en soins de santé qui en découlent.

Cette étude démontre la possibilité d’utiliser le dépistage génomique opportuniste pour identifier le potentiel d’actions médicalement faisables chez les patients pédiatriques atteints de cancer, et les résultats trouvés ont un impact clinique significatif tant pour les patients eux-mêmes que pour les membres de leur famille. En quantifiant l’actionnabilité et l’acceptabilité des tests en cascade, l’étude renforce l’applicabilité et les avantages du dépistage génétique dans la pratique clinique. Bien que cette étude ait trouvé une application positive dans la population des patients pédiatriques atteints de cancer, les futures recherches exploreront davantage les implications génétiques plus larges et les impacts psychologiques sur les membres de la famille à travers des méthodes telles que des entretiens structurés.