TREM2 médie la réponse des lymphocytes T CD4+ associée au CMH II contre les gliomes
Le gène codant pour TREM2 (Triggering Receptor Expressed on Myeloid cells 2) dans le génome humain a d’abord été considéré comme jouant un rôle principalement dans le système nerveux central, en participant à la régulation fonctionnelle des cellules microgliales. Ces dernières années, les chercheurs ont découvert que TREM2 est également exprimé dans les tumeurs périphériques et pourrait promouvoir la progression tumorale. Cependant, son rôle spécifique dans les tumeurs cérébrales n’a pas encore été élucidé.
Une étude récente a systématiquement analysé les profils d’expression et les fonctions potentielles de TREM2 dans les glioblastomes (GBM) et d’autres types de tumeurs cérébrales. Cette recherche a été menée par le groupe du Dr Long-Jun Wu à la clinique Mayo, et les résultats ont récemment été publiés dans la prestigieuse revue Neuro-Oncology.
Les chercheurs ont d’abord constaté que les niveaux d’expression de TREM2 dans les tissus tumoraux des patients atteints de tumeurs cérébrales étaient significativement plus élevés que dans d’autres types de tumeurs. Une analyse de séquençage de transcriptome à l’échelle de la cellule unique a révélé que TREM2 est fortement exprimé principalement dans les cellules microgliales associées aux tumeurs et les macrophages infiltrants. De manière intéressante, les niveaux d’expression de TREM2 étaient positivement corrélés avec les gènes liés à la phagocytose cellulaire et à la présentation d’antigènes, mais faiblement corrélés avec les gènes liés à l’immunosuppression.
Pour approfondir l’étude du rôle de TREM2 dans les gliomes, les chercheurs ont généré un modèle murin de gliome déficient en TREM2.
Contre toute attente, comparé aux contrôles normaux, la progression des gliomes n’a pas été ralentie dans le modèle murin déficient en TREM2, mais s’est plutôt accélérée. Des études complémentaires ont révélé que la déficience en TREM2 entraînait une diminution de la capacité des cellules myéloïdes associées aux tumeurs à phagocyter les cellules tumorales, ainsi qu’une diminution des niveaux d’expression des molécules du CMH II à leur surface.
Les molécules du CMH II sont impliquées dans la présentation d’antigènes exogènes, activant ainsi les lymphocytes T CD4+ auxiliaires. Une série d’expériences in vivo et in vitro ont confirmé que la déficience en TREM2 inhibait l’infiltration et l’activation des cellules T CD4+ dans le microenvironnement tumoral. L’analyse des données cliniques a également soutenu une corrélation positive entre TREM2 et la signalisation IFNγ des cellules T CD4+ de type Th1 dans les tumeurs cérébrales.
Dans l’ensemble, cette étude a révélé un nouveau mécanisme par lequel TREM2 favorise la progression des tumeurs cérébrales : TREM2 peut améliorer la capacité des cellules myéloïdes à phagocyter les débris de cellules tumorales, activant ainsi la réponse immunitaire antitumorale médiée par les cellules T CD4+ via la voie de présentation d’antigènes du CMH II. Cette découverte non seulement approfondit notre compréhension du rôle de TREM2 dans la régulation de l’immunité antitumorale, mais ouvre également de nouvelles perspectives pour le développement de futures immunothérapies antitumorales ciblant TREM2.
Les points saillants de cette étude incluent:
Dans les glioblastomes humains et les modèles de gliome murin, TREM2 est fortement exprimé principalement dans les cellules microgliales associées aux tumeurs et les macrophages infiltrants.
Les niveaux d’expression de TREM2 sont positivement corrélés avec les gènes liés à la phagocytose cellulaire et à la présentation d’antigènes, mais faiblement corrélés avec les gènes liés à l’immunosuppression.
Dans le modèle de gliome murin, la déficience en TREM2 a accéléré la progression tumorale et favorisé la croissance tumorale.
La déficience en TREM2 a diminué la capacité des cellules myéloïdes associées aux tumeurs à phagocyter les débris de cellules tumorales, et a réduit les niveaux d’expression des molécules du CMH II à leur surface.
Les résultats expérimentaux in vivo et in vitro ont montré que la déficience en TREM2 inhibait l’infiltration et l’activation des cellules T CD4+ dans le microenvironnement tumoral.
L’analyse des données cliniques a révélé que les niveaux d’expression de TREM2 étaient positivement corrélés avec la signalisation IFNγ des cellules T CD4+ de type Th1 dans les tumeurs cérébrales.
Cette étude a mis en évidence un nouveau mécanisme par lequel TREM2 inhibe la progression des tumeurs cérébrales en promouvant la phagocytose par les cellules myéloïdes et l’activation des cellules T CD4+ médiée par le CMH II.
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour le développement d’immunothérapies antitumorales ciblant TREM2.
Cette étude revêt une importance cruciale pour approfondir notre compréhension des mécanismes d’action de TREM2 dans la régulation de l’immunité antitumorale, et jette les bases du développement d’immunothérapies antitumorales ciblant TREM2 à l’avenir.