Pollution de l'air extérieur et risque d'incidence des sous-types de cancer hématologique chez l'adulte dans une grande cohorte prospective des États-Unis

Une grande étude prospective aux États-Unis révèle un lien potentiel entre la pollution de l’air extérieur et les sous-types de cancers du système sanguin chez les adultes

Contexte et objectif de l’étude

Ces dernières années, l’impact de la pollution de l’air extérieur sur la santé humaine a suscité une large attention. L’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC) a classé depuis 2013 la pollution de l’air extérieur et les particules fines (PM) comme des cancérogènes humains de classe 1, principalement basés sur des preuves provenant des recherches sur le cancer du poumon. Bien que les données actuelles suggèrent un certain lien entre la pollution de l’air et les cancers du sang, en raison de l’hétérogénéité pathologique des cancers du sang, ces études négligent souvent de différencier les sous-types de cancer, entraînant des conclusions qui manquent de clarté et de cohérence. Pour mieux comprendre l’association entre la pollution de l’air et les divers sous-types de cancers du système sanguin, cette étude a sélectionné la cohorte nutritionnelle de l’étude de prévention du cancer II de l’American Cancer Society (American Cancer Society’s Cancer Prevention Study-II Nutrition Cohort) afin d’examiner la relation entre la pollution de l’air extérieur au lieu de résidence et les cancers du sang.

Source de la littérature

Cette recherche a été réalisée par W. Ryan Diver, Lauren R. Teras, Emily L. Deubler et Michelle C. Turner, et a été publiée en 2024 dans le British Journal of Cancer.

Méthodologie

L’équipe de recherche a sélectionné 108 002 participants et a suivi leurs données de santé entre 1992 et 2017. Les données de pollution de l’air collectées en fonction de l’adresse de résidence comprenaient PM2.5, PM10, PM10-2.5, dioxyde d’azote (NO2), ozone (O3), dioxyde de soufre (SO2) et monoxyde de carbone (CO). À l’aide du modèle de régression des risques proportionnels de Cox, les chercheurs ont évalué l’association entre les variations des concentrations de polluants et l’incidence des sous-types de cancers du système sanguin, ainsi que leurs ratios de risque (HR) et intervalles de confiance (CI) à 95%.

Principaux résultats

Parmi les 2659 cas de cancers du système sanguin, une concentration plus élevée de PM10-2.5 a été associée au lymphome du manteau (HR=1.43 pour chaque augmentation de 4.1 μg/m³), le NO2 a été associé au lymphome hodgkinien (HR=1.39 pour chaque augmentation de 7.2 ppb) et au lymphome de la zone marginale (HR=1.30 pour chaque augmentation de 7.2 ppb), tandis que le CO a montré une association significative avec le lymphome de la zone marginale (HR=1.30 pour chaque augmentation de 0.21 ppm) et le lymphome T (HR=1.27 pour chaque augmentation de 0.21 ppm).

Conclusion et signification

Cette étude montre que les recherches antérieures ont probablement sous-estimé l’impact potentiel des polluants atmosphériques sur ces types de cancers en négligeant de prendre en compte l’hétérogénéité des sous-types de cancers du sang. Cette découverte suggère que les recherches futures sur la pollution de l’air et les