Métastases Leptoméningées dans les Glioblastomes de Type Sauvage IDH : Analyse Complète de l'Incidence, des Facteurs de Risque et du Pronostic Basée sur FLAIR Post-Contraste

Analyse globale des métastases méningées dans le glioblastome de type sauvage IDH

Dans cet article publié dans la revue Neuro-Oncology, l’équipe de recherche explore en profondeur, depuis 2024, l’incidence, les facteurs de risque et le pronostic des métastases méningées (MM) chez les patients atteints de glioblastome de type sauvage isocitrate déshydrogénase (IDH). Cette étude a été réalisée en collaboration par Yae Won Park et d’autres chercheurs de la Faculté de Médecine de l’Université Yonsei à Séoul, ainsi que Rajan Jain et son équipe de la Faculté de Médecine Grossman de l’Université de New York.

Contexte et objectif de l’étude

Les métastases méningées sont une complication grave du glioblastome de type sauvage IDH avec un pronostic très défavorable. Selon la littérature, leur incidence varie considérablement, principalement considérée comme une manifestation relativement rare en clinique, avec une incidence allant de 3,8 % à 6,9 %. Cependant, en raison des avancées des techniques de diagnostic, notamment l’utilisation d’outils d’imagerie de haute sensibilité, ce chiffre pourrait être sous-estimé. Le cytoplasme du liquide céphalo-rachidien (LCR) est considéré comme le “gold standard” pour les MM, bien que sa sensibilité soit faible et qu’il soit invasif. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est un outil de diagnostic non invasif. Des études récentes montrent que l’IRM après rehaussement de contraste et récupération d’inversion atténuée des fluides (FLAIR) est excellente pour détecter les MM. Cependant, il y a peu d’études portant sur l’évaluation réelle de l’incidence des MM chez les patients atteints de glioblastome de type sauvage IDH à l’aide de l’IRM après rehaussement de contraste FLAIR. Cette étude vise à fournir une référence pour le diagnostic clinique des MM en analysant globalement l’incidence, les facteurs de risque et le pronostic des MM chez les patients atteints de glioblastome de type sauvage IDH.

Méthodologie

Sujets de l’étude et matériel

L’échantillon étudié comprend 828 patients diagnostiqués entre 2005 et 2022 à la Faculté de Médecine de l’Université Yonsei avec un glioblastome de type sauvage IDH. Tous les patients remplissent les critères suivants : 1) confirmation histopathologique du glioblastome de type sauvage IDH ; 2) statut de méthylation de la MGMT connu ; 3) âge ≥ 18 ans ; 4) IRM de base avant la première intervention chirurgicale, incluant l’IRM FLAIR après rehaussement de contraste.

Diagnostic IRM et analyse des données

L’équipe de recherche a utilisé des IRM de base, incluant des images pré et postopératoires FLAIR, pour déterminer la présence de MM chez les patients. Les MM sont définies comme une augmentation linéaire ou nodulaire méningée ou épendymaire et une augmentation des racines du nerf crânien avec ou sans hydrocéphalie, visible à l’IRM cérébrale ou spinale. Les images IRM ont été examinées indépendamment par deux experts en neuroradiologie expérimentés et corroborées par des dossiers cliniques et des rapports pathologiques des patients. Pour améliorer la qualité des images, l’équipe de recherche a utilisé des outils de normalisation avancés (ANTs) et des algorithmes d’apprentissage en profondeur de haute qualité (comme HD-Glio).

Analyse statistique

Une analyse multivariée a été effectuée avec les variables significatives. L’analyse de survie a été effectuée à l’aide de la méthode Kaplan-Meier pour comparer la survie globale (SG) des patients avec et sans MM. Toutes les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel SPSS, avec un seuil de significativité fixé à p < 0,05.

Résultats de l’étude

Caractéristiques générales et incidence des MM

L’âge médian des sujets de l’étude était de 62 ans, dont 494 hommes et 334 femmes, avec un score médian de KPS de 90. L’incidence globale des MM était de 11,4 % (94828 patients). Par rapport aux patients sans MM, les patients avec MM avaient une proportion plus élevée de MGMT non méthylée (76,6 % vs. 64,6 %, p = 0,021), un volume tumoral plus grand (27,7 cm³ vs. 17,6 cm³, p < 0,001), et une proportion plus élevée de tumeurs en position médiane (22,3 % vs. 10,8 %, p = 0,001). De plus, ces patients avaient une distance plus courte entre la tumeur et la zone épendymaire (SVZ) (0 mm vs. 1,0 mm, p < 0,001).

Caractéristiques cliniques et radiologiques des patients avec MM

Les IRM cérébrales de tous les 94 patients avec MM montraient des signes de MM, dont 72,4 % avaient aussi des MM détectées à l’IRM spinale. Parmi les 8 patients ayant effectué une cytologie du LCR, 87,5 % montraient des MM positives. Les patients avec MM avaient une survie globale significativement plus courte que ceux sans MM (12,2 mois vs. 18,5 mois, p < 0,001).

Facteurs de risque influençant les MM

L’analyse multivariée a montré que la non-méthylation de MGMT (OR = 1,76, p = 0,008), une distance plus courte entre la tumeur et la SVZ (OR = 0,96, p = 0,005) et un plus grand volume tumoral rehaussé par contraste (OR = 1,02, p < 0,001) étaient significativement associés aux MM.

Analyse de survie et évaluation du pronostic

Les courbes de survie de Kaplan-Meier ont montré que les patients avec MM avaient une survie significativement plus courte que ceux sans MM (SG : 12,2 vs. 18,5 mois, p < 0,001). L’analyse de régression multivariée de Cox a indiqué que le pronostic clinique était significativement affecté par divers facteurs, y compris la présence de MM. Les MM étaient un facteur de pronostic indépendant de mauvais pronostic (HR = 1,47, p = 0,006).

Conclusion de l’étude

Cette étude montre que l’incidence des MM chez les patients atteints de glioblastome de type sauvage IDH est relativement élevée (11,4 %). Les facteurs moléculaires et radiologiques, tels que la non-méthylation de MGMT, une distance plus courte entre la tumeur et la SVZ, et un volume tumoral plus grand, sont significativement associés aux MM. L’IRM après rehaussement de contraste FLAIR, en tant qu’outil de diagnostic à haute sensibilité, peut être utilisée de manière fiable pour le diagnostic clinique des MM. La présence de MM conduit à un pronostic de survie défavorable, indiquant que les cliniciens devraient accorder une attention accrue à la haute incidence des MM et à leurs facteurs associés, ainsi qu’à la nécessité de recherches cliniques accrues sur cette condition relativement négligée.

Points forts de l’étude

  1. Incidence élevée des MM : Grâce à l’analyse de larges données de patients, cette étude révèle une incidence plus élevée des MM dans le glioblastome de type sauvage IDH.
  2. Diagnostic d’imagerie précis : L’IRM après rehaussement de contraste FLAIR montre d’excellentes performances dans la détection des MM, offrant une meilleure visibilité des lésions.
  3. Impact pronostique significatif : La présence de MM est un facteur de mauvais pronostic indépendant, soulignant l’importance de l’attention et du traitement des MM.