Changements temporels dans le traitement et la mortalité et la morbidité tardives chez les survivants adultes d'un gliome de l'enfance: un rapport de l'étude sur les survivants du cancer pédiatrique
Ceci est une étude sur les résultats à long terme des survivants de gliomes de l’enfance. L’objectif principal était d’évaluer l’impact de l’évolution des modalités thérapeutiques des gliomes pédiatriques au cours des dernières décennies sur la mortalité à long terme, l’état de santé chronique et le risque de tumeurs secondaires chez les survivants.
Contexte :
Autrefois, le traitement des gliomes de bas grade pédiatriques (PLGG) comprenait généralement une résection chirurgicale, une radiothérapie cranio-spinale et une chimiothérapie cytotoxique conventionnelle. Cependant, la radiothérapie cranio-spinale augmente les risques de complications à long terme telles que les tumeurs secondaires et les déficits cognitifs. Dans les années 80, la chimiothérapie a commencé à être utilisée pour retarder ou éviter la radiothérapie cranio-spinale, en particulier chez les jeunes patients. Dans les années 90, les schémas à base de cisplatine sont devenus le traitement de première ligne après la chirurgie. Cette étude visait à évaluer l’impact de ce changement de stratégie thérapeutique sur les résultats à long terme des survivants.
Population de l’étude :
Cette étude provient de la Childhood Cancer Survivor Study (CCSS) américaine, incluant 2501 survivants de gliomes pédiatriques diagnostiqués entre 1970 et 1999 aux États-Unis et au Canada.
Principales méthodes de recherche :
1) Les patients ont été divisés en trois groupes selon la décennie de diagnostic (1970, 1980, 1990) pour comparer les modalités de traitement et les résultats à long terme ;
2) Selon le traitement réel reçu, les patients ont été divisés en groupes chirurgie seule, chimiothérapie (± chirurgie) et radiothérapie cranio-spinale (± chimiothérapie/chirurgie), et les résultats à long terme ont été comparés ;
3) Des modèles multifactoriels ont été utilisés pour analyser si l’impact des changements de traitement sur les résultats était indépendant de l’effet de la période ;
4) Les principaux critères d’évaluation comprenaient la mortalité à long terme (mortalité globale, mortalité par récidive/progression, mortalité non liée au cancer), l’incidence des conditions de santé chroniques de grade 3-5 et l’incidence des tumeurs secondaires.
Principales conclusions :
1) L’utilisation de la radiothérapie cranio-spinale a progressivement diminué (62,6 % dans les années 1970, 49,9 % dans les années 1980, 26,0 % dans les années 1990), tandis que l’utilisation de la chimiothérapie a augmenté.
2) Les risques de mortalité à long terme, de conditions de santé chroniques de grade 3-5 et de tumeurs secondaires ont diminué pour les patients des décennies plus récentes. Par exemple, l’incidence cumulée à 15 ans des conditions de santé chroniques de grade 3-5 était de 18,7 % dans les années 1970, 17,2 % dans les années 1980 et 13,2 % dans les années 1990.
3) Après ajustement sur les modalités de traitement, les différences de résultats entre les périodes ont été largement atténuées ou supprimées, suggérant que l’amélioration des résultats était principalement liée aux changements de stratégie thérapeutique.
4) Par rapport à la chirurgie seule, le groupe radiothérapie cranio-spinale présentait les risques de résultats indésirables à long terme les plus élevés, et le groupe chimiothérapie se situait à un niveau intermédiaire. Par exemple : - Risque de mortalité toutes causes : 2,0 % pour chirurgie, 6,9 % pour chimiothérapie, 11,3 % pour radiothérapie cranio-spinale ; - Conditions de santé chroniques de grade 3-5 : 8,3 % pour chirurgie, 14,0 % pour chimiothérapie, 24,5 % pour radiothérapie cranio-spinale ; - Tumeurs secondaires : 0,9 % pour chirurgie, 1,7 % pour chimiothérapie, 3,0 % pour radiothérapie cranio-spinale.
5) La radiothérapie cranio-spinale était plus susceptible d’entraîner une diminution de la qualité de vie, telle que des déficits cognitifs/d’apprentissage, des difficultés d’emploi et des revenus personnels plus faibles, par rapport à la chimiothérapie.
6) Le report de la radiothérapie cranio-spinale d’un an ou plus par rapport à son administration immédiate n’a pas eu d’impact majeur sur les complications à long terme.
Cette étude a validé l’ajustement de la stratégie thérapeutique des PLGG pédiatriques au cours des dernières décennies (réduction de la radiothérapie cranio-spinale, augmentation de la chimiothérapie) permettant d’améliorer la qualité de survie à long terme des patients, apportant ainsi un soutien solide à la pratique clinique. Bien que la radiothérapie cranio-spinale soit plus efficace pour le contrôle tumoral, sa toxicité à long terme est également la plus élevée, donc un compromis doit être trouvé lors du choix de la stratégie thérapeutique. Les chercheurs recommandent d’explorer davantage les nouvelles modalités thérapeutiques permettant d’éviter la radiothérapie afin d’améliorer encore la qualité de survie à long terme des patients atteints de PLGG.