Les objets d'ancrage conduisent au réalisme tandis que les objets de diagnostic conduisent à la catégorisation dans les scènes générées par GAN

Introduction au contexte

Dans le système visuel humain, la compréhension et la navigation dans les scènes naturelles sont remarquablement complexes et efficaces. Ce processus nécessite la transformation des informations sensorielles entrantes en caractéristiques visuelles allant du bas niveau au haut niveau, telles que les bords, les parties d’objets et les objets eux-mêmes, reflétant davantage les caractéristiques statistiques de la co-occurrence des objets dans les scènes du monde réel. Deux types importants d’attributs d’objets ont introduit les concepts d’“objets d’ancrage” (anchor objects) et d’“objets diagnostiques” (diagnostic objects). Les objets d’ancrage sont des objets qui apparaissent fréquemment ensemble et dont la position et l’identité peuvent être prédites, tandis que les objets diagnostiques sont des objets qui peuvent prédire le contexte plus large de la scène (c’est-à-dire la catégorie de la scène).

Cette étude, menée par Aylin Kallmayer et Melissa L.-H. Võ du département de psychologie de l’Université Goethe de Francfort, publiée dans la revue “Communications Psychology”, explore le rôle des objets d’ancrage et des objets diagnostiques dans le traitement visuel humain.

Source et contexte de la recherche

Cet article a été réalisé par deux auteurs et publié dans la revue “Communications Psychology” en 2024. L’article explore comment le système visuel utilise ces attributs d’objets dans la compréhension de deux dimensions des scènes - le réalisme et la catégorisation. Pour mener cette étude, les auteurs ont utilisé des images générées par des réseaux antagonistes génératifs (Generative Adversarial Networks, GANs), qui varient en termes de réalisme et de catégorisation.

Processus de recherche

Dans cet article, la recherche est principalement divisée en deux parties : l’expérience 1 explore le réalisme des scènes, tandis que l’expérience 2 explore la catégorisation des scènes. Le processus spécifique est le suivant :

Expérience 1 : Étude du réalisme

  1. Participants et conception :

    • 50 participants (36 femmes, 14 hommes, âge moyen 20,74 ans).
    • L’expérience a utilisé 150 images générées et 150 photographies réelles, couvrant cinq catégories de scènes intérieures : chambre à coucher, salle de réunion, salle à manger, cuisine et salon.
  2. Procédure expérimentale :

    • Les participants ont observé les images pendant 50 millisecondes ou 500 millisecondes et ont jugé du réalisme de l’image (réelle ou générée).
  3. Collecte et analyse des données :

    • Les performances des participants ont été évaluées à l’aide de courbes ROC et de scores AUC.
    • L’analyse des données a été effectuée à l’aide de modèles à effets mixtes linéaires (généralisés) ((G)LMMS).

Expérience 2 : Étude de la catégorisation

  1. Participants et conception :

    • 44 participants (30 femmes, 14 hommes, âge moyen 23,2 ans).
    • Utilisation des mêmes images générées que dans l’expérience 1 et d’une partie des photographies réelles.
  2. Procédure expérimentale :

    • Les participants ont effectué une tâche de catégorisation de scènes à cinq choix, incluant chambre à coucher, salle de réunion, salle à manger, cuisine et salon.
  3. Collecte et analyse des données :

    • L’analyse des données a été effectuée à l’aide de modèles à effets mixtes linéaires (généralisés) ((G)LMMS) et de ROC/AUC.

Résultats de la recherche

Expérience 1 : Étude du réalisme

Dans la condition de 50 millisecondes, les performances des participants étaient à peine supérieures au hasard (AUC = 0,6) ; tandis que dans la condition de 500 millisecondes, les performances ont significativement augmenté (AUC = 0,92, P < 0,05). L’analyse de régression a révélé que les caractéristiques visuelles de haut niveau et les attributs des objets d’ancrage ont significativement influencé le jugement du réalisme de l’image. Les données spécifiques sont les suivantes : - Les caractéristiques de haut niveau ont expliqué jusqu’à 60 % de la variance dans les réponses et les évaluations (valeur de différence maximale bin10 = 0,53, P < 0,05). - Les attributs des objets d’ancrage ont significativement influencé les scores de réalisme, indépendamment du type d’image, du temps d’exposition et de la diagnosticité (β = 0,18, SE = 0,06).

Expérience 2 : Étude de la catégorisation

La précision de la catégorisation a été principalement expliquée par les caractéristiques visuelles de haut niveau et les attributs des objets diagnostiques. Voir les données détaillées : - Précision de la catégorisation des images générées et réelles dans la condition de 50 millisecondes (valeur de différence maximale pour les images générées bin10 = 0,18, P < 0,05). - Le réalisme en tant que prédicteur continu a significativement influencé la précision de la catégorisation (β = 0,48, SE = 0,16). - Les attributs des objets diagnostiques ont significativement prédit la précision de la catégorisation (β = 0,53, SE = 0,16).

Conclusions de la recherche

Cette étude démontre que les objets d’ancrage et les objets diagnostiques jouent des rôles différents dans la compréhension des scènes selon différentes dimensions. Spécifiquement : - Les objets d’ancrage renforcent le réalisme des scènes en influençant la distribution des caractéristiques visuelles du bas niveau au haut niveau. - Les objets diagnostiques améliorent principalement la précision de la catégorisation des scènes en augmentant la spécificité de la catégorie de la scène.

Points forts de la recherche

L’une des découvertes importantes de cette étude est que les scènes générées semblent plus réalistes lors d’une exposition brève, mais sont plus facilement distinguées lors d’une exposition prolongée. Cela suggère que les objets d’ancrage jouent un rôle important dans la compréhension rapide des scènes. D’autre part, les objets diagnostiques ont un effet significatif sur l’amélioration de la précision de la catégorisation, même en présence de bruit dans l’image.

Signification et valeur

Les résultats de la recherche indiquent que le système visuel humain est capable de faire face de manière flexible aux perturbations à différents niveaux de caractéristiques visuelles, maintenant ainsi une efficacité élevée dans le traitement de scènes complexes. Cela fournit une base théorique importante et une signification pratique pour explorer davantage la complexité de la cognition visuelle humaine. Au niveau des applications, la compréhension des différentes fonctions des objets d’ancrage et des objets diagnostiques peut aider à améliorer les performances des systèmes de vision par ordinateur et d’intelligence artificielle dans des tâches visuelles complexes.

Les recherches futures pourraient utiliser des images générées par des réseaux antagonistes génératifs (GANs) pour explorer davantage les dimensions complexes du traitement et de la cognition visuels. En particulier, la combinaison avec des réseaux de neurones profonds (DNNs) promet de révéler davantage sur les mécanismes de fonctionnement du système visuel humain.