Le récepteur EPO des microglies contribue aux déficits moteurs fins induits par le sevoflurane à travers l'élagage synaptique chez la souris
Étude sur la sécurité de l’anesthésie contemporaine : un nouveau mécanisme pathologique pour le déficit de mouvements fins chez la souris
Avec les progrès des techniques d’anesthésie moderne, des millions de vies dépendent chaque année du succès des interventions chirurgicales. Cependant, diverses études cliniques, y compris celles du groupe Mayo Anesthesia Safety (MASK), suggèrent que les enfants exposés à des anesthésies multiples pourraient être plus susceptibles de développer des troubles du contrôle moteur fin. Mais les mécanismes sous-jacents restent flous. Une nouvelle étude publiée dans Neurosci. Bull. révèle un nouveau mécanisme pathologique lié au déficit de mouvements fins chez la souris et propose des stratégies d’intervention potentielles. Cette recherche a été menée conjointement par plusieurs chercheurs du Laboratoire national clé de reconstruction et de régénération orale de l’Université médicale militaire des quatre directions de la province du Shaanxi, et les résultats ont été acceptés le 17 février 2024.
Contexte de la recherche :
Cette étude s’est concentrée sur le récepteur de l’érythropoïétine (EPOR), un récepteur microglial associé à l’activité phagocytaire des macrophages, qui est significativement régulé à la baisse dans le cortex préfrontal médian des souris après des expositions multiples à l’anesthésie au sevoflurane. La découverte clé de l’étude est que l’axe de signalisation EPO/EPOR inhibé entraîne une polarisation microgliale, un élagage synaptique excitatoire excessif et un contrôle anormal des compétences motrices fines chez les souris après des expositions anesthésiques multiples. De plus, l’administration intrapéritonéale du peptide ARA290 dérivé de l’EPO peut complètement inverser ces effets.
Détails de la méthodologie de recherche :
Les chercheurs ont réparti aléatoirement des souriceaux nouveau-nés en groupes et ont utilisé différentes approches pour simuler l’exposition à l’anesthésie et son efficacité thérapeutique. Cela incluait un groupe contrôle, un groupe sevoflurane (SEV) et un groupe traité à l’ARA290, entre autres. À travers une série d’expériences, telles que la coloration de Golgi, l’observation au microscope électronique à transmission, le Western Blot et l’immunofluorescence, les chercheurs ont analysé en détail les changements dans l’activité microgliale et l’élagage synaptique. Parallèlement, la technologie de séquençage de l’ARN a été utilisée pour analyser les gènes différentiellement exprimés dans la région mPFC des souris après exposition à l’anesthésie, révélant davantage les changements dans la voie de signalisation EPOR.
Résultats de la recherche :
Les expériences ont révélé un comportement d’élagage synaptique excessif par les cellules microgliales après des anesthésies multiples au sevoflurane, avec des dommages observés à long terme sur les synapses et les espaces intercellulaires. Le traitement d’intervention avec ARA290 a efficacement atténué l’activation microgliale, réduit l’élagage synaptique anormal et amélioré significativement les déficits moteurs fins.
Signification de la recherche :
La valeur scientifique de cette étude réside dans sa nouvelle perspective sur la pathologie des troubles moteurs fins précoces et dans la proposition de nouvelles cibles et stratégies thérapeutiques pour traiter la neurotoxicité induite par l’anesthésie périopératoire. Cette recherche souligne non seulement l’importance de prendre en compte les effets potentiels de l’anesthésie sur le développement cérébral des enfants dans la pratique clinique, mais pourrait également modifier les futures approches thérapeutiques des troubles neurodéveloppementaux associés.
Caractéristiques de la recherche :
Cette étude est pionnière dans l’analyse de l’impact d’un récepteur spécifique (EPOR) sur les troubles moteurs fins précoces du point de vue microglial, avec une nouveauté évidente et une conception expérimentale innovante. La validation d’ARA290 comme médicament potentiel démontre davantage que cibler la voie de signalisation EPO/EPOR pourrait devenir une nouvelle thérapie pour contrer la neurotoxicité induite par l’anesthésie.
Cette recherche fournit de nouvelles preuves scientifiques pour comprendre les risques neurodéveloppementaux potentiels de l’anesthésie périopératoire chez les enfants et propose des voies de recherche concrètes et des stratégies thérapeutiques pour prévenir ou atténuer ces risques.