Évaluation de la distraction et de l'impact sur l'acceptation technologique du comportement de surveillance des robots dans les soins aux personnes âgées
Étude sur l’impact du comportement de surveillance des robots sur la distraction et l’acceptation technologique chez les personnes âgées
Contexte académique
Avec l’aggravation du problème du vieillissement de la population, la demande de soins pour les personnes âgées augmente rapidement. En particulier, pendant la pandémie de COVID-19, les problèmes de santé mentale et physique auxquels les personnes âgées ont été confrontées en raison de l’isolement social sont devenus plus évidents. Les robots sociaux (Social Robots), en tant que technologie émergente, sont considérés comme pouvant jouer un rôle important dans les soins aux personnes âgées, notamment dans la surveillance de leur bien-être et de leur sécurité. Cependant, la présence et le comportement des robots peuvent interférer avec les activités quotidiennes des personnes âgées, provoquant de l’inconfort et même du rejet. Par conséquent, il est essentiel d’étudier l’impact du comportement des robots sur la distraction des personnes âgées, ainsi que leur acceptation de cette technologie.
Cette étude vise à explorer l’impact des robots lors de la réalisation de tâches de surveillance sur l’engagement des personnes âgées dans leurs activités quotidiennes, en particulier leur réaction face à des tâches nécessitant différentes charges cognitives. À travers des mesures subjectives et objectives, les chercheurs tentent d’évaluer l’engagement des personnes âgées envers le robot et leur désengagement par rapport à leurs propres tâches, tout en analysant davantage la relation entre l’acceptation du robot et les traits de personnalité individuels.
Origine de l’article
Cet article a été coécrit par Gianpaolo Maggi, Luca Raggioli, Alessandra Rossi et Silvia Rossi, qui appartiennent respectivement au département de psychologie de l’université de Campania et au département d’ingénierie électrique et des technologies de l’information de l’université Federico II de Naples. Il a été publié en 2025 dans la revue IEEE Transactions on Affective Computing, l’une des revues les plus prestigieuses dans ce domaine.
Processus de recherche et résultats
Sujets et conception expérimentale
L’étude a recruté 18 bénévoles âgés, âgés de 53 à 82 ans, avec une moyenne d’âge de 60,28 ans. Tous les participants ont passé une évaluation cognitive (Montreal Cognitive Assessment, MOCA) et ont été exclus s’ils présentaient des signes de déclin cognitif, de maladies neurologiques ou de dépression sévère.
L’expérience adoptait un “design intra-sujet”, où chaque participant devait interagir avec un robot dans quatre scénarios d’activités quotidiennes différents : regarder la télévision, préparer du café, passer un coup de fil et travailler sur un ordinateur. Ces activités augmentaient progressivement en termes de charge cognitive, et lorsque les participants exécutaient les tâches, le robot se déplaçait aléatoirement dans la pièce et s’approchait deux fois des participants pour les surveiller (à 2,5 mètres puis à 1,5 mètre).
Processus expérimental
- Questionnaires pré-expérimentaux : Les participants ont d’abord rempli des informations démographiques et un questionnaire sur les traits de personnalité (NEO-PI-3) pour évaluer leurs traits de caractère (comme le névrosisme, l’extraversion, l’ouverture, l’agréabilité et la conscience).
- Phase expérimentale : Les participants ont été guidés dans une pièce simulant un environnement domestique, où le robot Pepper (un robot humanoïde) se déplaçait aléatoirement. Pendant qu’ils effectuaient les quatre tâches, le robot s’approchait pour les surveiller. Chaque surveillance durait 10 secondes, pendant lesquelles le robot faisait face aux participants.
- Collecte de données : L’intégralité de l’expérience a été enregistrée via des caméras externes et la caméra intégrée du robot. Un médecin clinicien évaluait également le comportement des participants pour évaluer leur concentration sur la tâche et la distraction causée par le robot.
- Évaluation subjective : Après chaque tâche, les participants devaient évaluer le niveau de distraction causé par le robot sur une échelle allant de 0 à 100.
- Évaluation objective : Le clinicien utilisait une échelle de Likert à 5 points pour évaluer la concentration des participants sur la tâche et la distraction causée par le robot.
Résultats expérimentaux
- Concentration sur la tâche et distraction : L’étude a révélé que les participants étaient plus facilement distraits par le robot lors de tâches à faible charge cognitive (par exemple, regarder la télévision), tandis qu’ils montraient une meilleure concentration lors de tâches à forte charge cognitive (comme travailler sur un ordinateur). Les données spécifiques montrent que les scores de concentration lors de la tâche de visionnage de la télévision étaient significativement inférieurs à ceux des tâches de préparation de café et de travail sur ordinateur.
- Différences entre évaluations subjective et objective : L’évaluation subjective de la distraction par les participants présentait certaines différences par rapport à l’évaluation objective des cliniciens. Par exemple, lors de la tâche téléphonique, l’évaluation subjective de la distraction était positivement corrélée au nombre de regards dirigés vers le robot (r = 0,489, p = 0,040).
- Engagement affectif et distraction : L’étude a révélé que le nombre de sourires des participants était négativement corrélé à l’évaluation de la distraction par les cliniciens (r = -0,48, p < 0,001), indiquant que les sourires pourraient être un indicateur potentiel de changement d’attention.
- Acceptation du robot et concentration sur la tâche : L’étude a montré que la perception par les participants de la facilité d’utilisation du robot était positivement corrélée à leur concentration sur la tâche (r = 0,567, p = 0,014), tandis que la confiance envers le robot était négativement corrélée à la concentration sur la tâche (r = -0,525, p = 0,025).
- Impact des traits de personnalité : L’agréabilité (Agreeableness) des participants était positivement corrélée au nombre de sourires (r = 0,511, p = 0,030), tandis que la conscience (Conscientiousness) était positivement corrélée à la concentration sur la tâche (r = 0,520, p = 0,027).
Conclusions et implications
Cette étude révèle l’impact du comportement de surveillance des robots sur la distraction des personnes âgées et explore la relation entre l’acceptation du robot et les traits de personnalité individuels. Les résultats montrent que la présence du robot affecte effectivement la concentration des personnes âgées sur leurs tâches, en particulier lors de tâches à faible charge cognitive. De plus, la perception par les participants de la facilité d’utilisation et de la fiabilité du robot joue un rôle crucial dans leur concentration.
Cette recherche fournit des références importantes pour concevoir des robots plus humains à l’avenir. Par exemple, dans les tâches à faible charge cognitive, les robots devraient minimiser les interférences, tandis que dans les tâches à forte charge cognitive, ils pourraient offrir une aide plus proactive. En outre, l’étude montre que les traits de personnalité individuels jouent un rôle important dans l’acceptation du robot, ce qui pourrait conduire à des stratégies de comportement robotique personnalisées.
Points forts de la recherche
- Évaluation multidimensionnelle : Cette étude combine des évaluations subjectives et objectives pour analyser de manière complète l’impact du comportement des robots sur la distraction des personnes âgées.
- Impact des traits de personnalité : L’étude introduit pour la première fois les traits de personnalité dans l’analyse de l’acceptation des robots, fournissant un support théorique pour la conception de robots personnalisés.
- Valeur pratique : Les résultats de l’étude fournissent des références importantes pour l’application pratique des robots dans les soins aux personnes âgées, en particulier en ce qui concerne la réduction de l’interférence des robots dans les activités quotidiennes des personnes âgées.
Conclusion
Cette étude analyse expérimentalement l’impact du comportement de surveillance des robots sur la distraction des personnes âgées et explore la relation entre l’acceptation du robot et les traits de personnalité individuels. L’étude montre que la présence du robot affecte effectivement la concentration des personnes âgées sur leurs tâches, en particulier lors de tâches à faible charge cognitive. De plus, la perception par les participants de la facilité d’utilisation et de la fiabilité du robot joue un rôle important dans leur concentration. Cette recherche fournit des références importantes pour concevoir des robots plus humains à l’avenir, en particulier dans le domaine des soins aux personnes âgées.