Seuils d'étendue de résection dans les sous-groupes moléculaires du glioblastome nouvellement diagnostiqué de type sauvage pour l'isocitrate déshydrogénase

Étude sur les seuils du degré d’excision pour différents sous-types moléculaires dans les glioblastomes de novo IDH sauvages

Introduction

Le glioblastome (GBM) est la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente chez l’adulte. Bien que la résection chirurgicale, la radiothérapie et la chimiothérapie soient le traitement standard actuel, le pronostic du GBM reste sombre avec une survie médiane d’environ 15 mois seulement. De plus en plus d’études montrent que le degré d’excision tumorale est l’un des facteurs clés influençant le pronostic des patients atteints de GBM. Cependant, les études antérieures se sont principalement concentrées sur le statut du gène IDH et la méthylation du gène MGMT, négligeant la relation entre les autres sous-types biologiques moléculaires et le degré d’excision.

Conception de l’étude

La différence de survie pour les GBM mutés TP53 est significative à 0,89 EOR

Cette étude a inclus 138 patients atteints de GBM de novo IDH sauvage. Un logiciel semi-automatique a été utilisé pour analyser les données d’imagerie pré et post-opératoires, afin de mesurer le volume tumoral et le degré d’excision. En parallèle, un séquençage de nouvelle génération ciblé a été réalisé sur les échantillons tumoraux pour analyser le statut mutationnel de 205 gènes associés au cancer.

Les chercheurs ont utilisé une analyse de partitionnement récursif (recursive partitioning analysis, RPA) et des modèles de régression de Cox pour évaluer la relation entre le degré d’excision, le volume résiduel tumoral et la survie globale des patients pour différents statuts mutationels géniques, afin d’identifier les seuils optimaux de degré d’excision et de volume résiduel.

Principales découvertes

  1. Dans l’analyse multivariée, les patients avec un degré d’excision ≥ 88% ont montré une augmentation de 44% de la survie globale par rapport à ceux avec un degré d’excision < 88% (risque relatif 0,56, P=0,030).

  2. Pour les patients avec une mutation des gènes de la voie TP53 (TP53, MDM2 et MDM4), une excision < 89% était associée à une survie médiane de 10,5 mois, contre 18,8 mois pour une excision ≥ 89% (risque relatif 2,78, P=0,013). Cependant, pour les patients avec un type sauvage de la voie TP53, le degré d’excision n’était pas lié à la survie globale.

  3. Pour les patients avec une mutation du gène PTEN, une excision < 87,69% était associée à une survie médiane de 9,5 mois, contre 20,4 mois pour une excision ≥ 87,69% (risque relatif 4,53, P,001). En revanche, pour les patients avec un type sauvage PTEN, le degré d’excision n’était pas lié au pronostic.

  4. Un volume résiduel tumoral ≥ 1,09 cm³ était associé à un mauvais pronostic, mais aucune différence de seuil de volume résiduel n’a été observée entre les différents sous-types géniques.

Signification

Cette étude a révélé que le statut mutationnel des voies TP53 et PTEN peut stratifier les patients atteints de GBM IDH sauvage en différents sous-groupes, dans lesquels l’impact du degré d’excision tumorale sur le pronostic diffère. Les patients présentant des mutations des gènes de la voie TP53 ou PTEN pourraient bénéficier d’une résection chirurgicale plus complète. Par conséquent, les caractéristiques biologiques moléculaires de la tumeur devraient être prises en compte dans l’élaboration de la stratégie chirurgicale pour le GBM. De plus, pour les patients dont la résection initiale était incomplète, une nouvelle intervention chirurgicale visant à optimiser le degré d’excision en fonction du génotype pourrait être bénéfique.

L’aspect innovant de cette étude réside dans le fait qu’elle est la première à relier le génotype du GBM au degré d’excision, fournissant ainsi une base théorique pour des approches chirurgicales personnalisées. Ces résultats aideront les neurochirurgiens à élaborer la stratégie chirurgicale optimale pour chaque patient en fonction de son sous-type moléculaire.

Aperçu de l’étude

Cette étude a été réalisée par une équipe multidisciplinaire du McGovern Medical School de l’Université du Texas à Houston, comprenant des spécialistes en neurochirurgie, pathologie et informatique. Les résultats ont été publiés en ligne le 30 avril 2024 dans la revue Neurosurgery.