Produits de soins intimes et incidence des cancers liés aux hormones : une analyse de biais quantitatifs
Produits de soins intimes et l’incidence des cancers hormono-dépendants
Introduction
Récemment, les préoccupations concernant la sécurité des produits de soins intimes ont augmenté en raison de leur potentiel contenu de produits chimiques perturbateurs endocriniens tels que les phtalates, les parabens et les bisphénols. Ces produits chimiques peuvent altérer les niveaux d’hormones endogènes, affectant ainsi le risque de maladies hormono-dépendantes comme le cancer du sein, des ovaires ou de l’utérus. De plus, ces produits peuvent contenir d’autres carcinogènes connus ou suspectés, comme les composés organiques volatils et l’amiante.
Bien que des études précédentes aient démontré un lien entre l’utilisation de talc génital et le cancer de l’ovaire, les résultats restent controversés en raison de problèmes de rappel et de classification de l’exposition. Cette étude vise à réévaluer la relation entre l’utilisation de produits de soins intimes et l’incidence des cancers féminins hormono-dépendants, en tenant compte des facteurs de biais potentiels dans les données.
Source de l’article
Les auteurs principaux de cet article sont Katie M. O’Brien, Nicolas Wentzensen, Kemi Ogunsina, Clarice R. Weinberg, Aimee A. D’Aloisio, Jessie K. Edwards et Dale P. Sandler. Ils sont affiliés à l’Institut National des Sciences de la Santé Environnementale (National Institute of Environmental Health Sciences, NIEHS) et à l’Institut National du Cancer (National Cancer Institute, NCI). L’article a été publié le 15 mai 2024 dans le “Journal of Clinical Oncology”, DOI: https://doi.org/10.1200/jco.23.02037.
Méthodologie
Sujets de l’étude
Les données de cette étude proviennent de l’étude “Sister Study”, qui comprend 50,884 femmes âgées de 35 à 74 ans, sans antécédents de cancer du sein mais ayant une sœur atteinte de cette maladie. Tous les sujets résident aux États-Unis et ont fourni un consentement éclairé écrit.
Collecte des données
Les données sur l’utilisation du talc génital et des douches vaginales ont été collectées au moment de l’inscription (2003-2009) et lors du suivi (2017-2019). L’étude a utilisé le Modèle de risques proportionnels de Cox pour estimer la relation entre l’utilisation de produits de soins intimes et le risque de cancer du sein, des ovaires et de l’utérus et a réalisé une analyse de biais quantitatif pour prendre en compte les erreurs potentielles de classification de l’exposition et le biais de rappel.
Critères d’exclusion
L’étude a exclu cinq femmes qui se sont retirées de l’étude et 79 femmes diagnostiquées avec un cancer du sein inconnu ou avant la ligne de base. En outre, 994 femmes ont été exclues en raison de l’absence de covariables clés, laissant 49,806 femmes dans l’analyse finale. Pour les analyses sur le cancer de l’ovaire, 225 femmes supplémentaires ont été exclues car leur statut était incertain ou avaient été diagnostiquées avec un cancer de l’ovaire avant la ligne de base, ainsi que 8,753 femmes ayant subi une ovariectomie bilatérale. Pour les analyses sur le cancer de l’utérus, 416 femmes supplémentaires ont été exclues car leur statut était incertain ou avaient été diagnostiquées avec un cancer de l’utérus avant la ligne de base, ainsi que 15,202 femmes ayant subi une hystérectomie.
Évaluation de l’exposition
Dans le questionnaire, les participants ont été interrogés sur la fréquence d’utilisation des douches vaginales et du talc génital depuis l’âge de 10-13 ans et pendant les 12 mois précédant l’inscription à l’étude. L’accent a été mis sur l’utilisation de douches vaginales et de talc génital avant l’inscription, avec une attention particulière