La fluoxétine sauve la formation excessive de myéline et les comportements psychologiques dans un modèle murin de PTSD
La fluoxétine corrige la formation excessive de myéline et les comportements psychologiques dans un modèle murin de SSPT
Contexte
Le trouble de stress post-traumatique (SSPT) est un trouble mental complexe caractérisé par des intrusions spontanées récurrentes de souvenirs d’expériences traumatiques, l’évitement des stimuli liés à l’événement traumatique, des émotions et cognitions négatives, et une hypervigilance. Bien que les traitements de première ligne existants aient montré une certaine efficacité dans la réduction des symptômes du SSPT, un grand nombre de patients présentent encore des symptômes résiduels significatifs, ce qui indique que les mécanismes pathogènes du SSPT doivent être davantage élucidés. Des études récentes suggèrent que la myéline nouvellement formée peut influencer la fonction des circuits neuronaux et participer à la préservation des souvenirs de peur. Cependant, le rôle de cette myéline dans le SSPT reste mal compris.
Source de l’article
Cette étude a été réalisée par Chen Ruiyin, Luo Kefei, Zhu Xinyue, Zheng Ronghang, Wang Yu, Yu Guangdan, Wang Xiaorui, She Fei, Chen Xiaoying, Li Tao, Chen Jingfei, Bianbaduo Jie, Su Yixun et Niu Jianqin, affiliés à la Third Military Medical University, l’Hôpital général de l’Armée populaire de libération, le Centre de recherche et de formation des astronautes, et l’Hôpital Xinqiao en Chine. L’article a été publié dans “Neuroscience Bulletin” en 2024.
Procédure expérimentale
Sujets de l’étude et établissement du modèle
L’expérience a utilisé des souris mâles C57BL/6, qui ont été placées dans des tubes en plastique perforés pendant 2 heures par jour, pendant 14 jours consécutifs, pour établir le modèle murin de SSPT. Des tests comportementaux ont été effectués à 24 heures et 30 jours pour évaluer les troubles neuropsychiatriques liés au SSPT.
Tests comportementaux
Ils comprenaient le test de conditionnement de peur contextuelle, le test de nage forcée, le test du labyrinthe en croix surélevé, le test de champ ouvert et le test de suspension par la queue. Ces tests visaient à valider l’efficacité du modèle murin de SSPT et à évaluer les effets thérapeutiques de différents médicaments (fluoxétine, rispéridone et sertraline) sur les souris modèles.
Évaluation des anomalies de la myéline
L’immunohistochimie et la microscopie électronique ont été utilisées pour analyser les coupes de cerveau de souris, en se concentrant sur les régions cérébrales liées au SSPT (cortex pariétal postérieur et hippocampe).
Traitement médicamenteux
Les souris modèles ont reçu quotidiennement de la fluoxétine, de la rispéridone et de la sertraline par gavage oral pour évaluer les effets de chaque médicament sur les comportements neuropsychiatriques et les anomalies de la myéline.
Analyse statistique des données
Les données ont été analysées statistiquement à l’aide du logiciel GraphPad Prism, en comparant les différences entre les groupes par des tests t non appariés ou des analyses de variance (ANOVA) à un ou deux facteurs.
Résultats expérimentaux
Anomalies comportementales
Les souris modèles de SSPT ont montré un comportement de congélation accru dans le test de conditionnement de peur contextuelle à long terme, une augmentation du temps d’immobilité dans le test de nage forcée, et une diminution du temps passé dans les bras ouverts du labyrinthe en croix surélevé, indiquant des anomalies significatives en termes d’intrusion de souvenirs traumatiques, de symptômes dépressifs et anxieux.
Anomalies de la myéline
Dans le cortex pariétal postérieur et la région CA3 de l’hippocampe, on a observé une augmentation significative de la myéline chez les souris modèles, avec une réduction de l’épaisseur de la myéline, caractéristique de la formation de nouvelle myéline.
Effets thérapeutiques de la fluoxétine
La fluoxétine a significativement réduit les comportements anormaux des souris SSPT dans les tests comportementaux et a restauré les anomalies de la myéline, tandis que la rispéridone et la sertraline n’ont pas montré d’effets significatifs.
Effet de la fluoxétine sur la différenciation des OPC
La fluoxétine a directement inhibé la différenciation des cellules précurseurs d’oligodendrocytes (OPC) en régulant positivement la voie de signalisation Wnt, réduisant ainsi la formation excessive de myéline.
Conclusion et signification
Cette étude démontre pour la première fois que le SSPT est étroitement lié aux anomalies de la myéline et suggère que la lignée oligodendrocytaire pourrait être une nouvelle cible pour le traitement du SSPT. La fluoxétine améliore les troubles neuropsychiatriques du SSPT en inhibant la différenciation des OPC et la formation de myéline, offrant ainsi de nouvelles perspectives et stratégies pour le traitement du SSPT.
Points forts de l’étude
- Nouvelle découverte : Révélation pour la première fois des anomalies de la myéline liées au SSPT et élucidation du mécanisme par lequel la fluoxétine intervient dans la différenciation des OPC via la voie de signalisation Wnt.
- Mécanisme pathologique : Fournit un lien important entre les symptômes du SSPT et la formation de myéline, offrant une nouvelle perspective pour comprendre les mécanismes pathologiques du SSPT.
- Cible thérapeutique : Propose la lignée oligodendrocytaire comme nouvelle cible pour le traitement du SSPT, avec un potentiel important d’application clinique.
Autres informations précieuses
- Support de données : Résultats détaillés des tests comportementaux et analyse ultrastructurale de la myéline, assurant la fiabilité des conclusions de l’étude.
- Innovation méthodologique : Utilisation de multiples tests comportementaux et techniques immunohistochimiques, combinés à la microscopie électronique, pour une évaluation complète des manifestations neuropsychiatriques et de l’état de la myéline chez les souris SSPT.
- Orientations futures : Suggère d’étudier davantage les effets d’autres antidépresseurs sur la formation de myéline pour fournir une base plus large pour le traitement clinique.
Résumé
Cette étude explore systématiquement la relation entre le SSPT et les anomalies de la myéline, révélant le mécanisme par lequel la fluoxétine régule les circuits neuronaux et le comportement via la voie de signalisation Wnt, offrant ainsi de nouvelles approches thérapeutiques et cibles potentielles. Les résultats de l’étude approfondissent non seulement la compréhension des mécanismes pathologiques du SSPT, mais fournissent également des références importantes pour le développement de méthodes de traitement plus efficaces.